À propos de Diane Larivière
Orthopédagogue depuis plus d'une vingtaine d’années, Diane Larivière a été formée à l'Université catholique de l'Ouest (Angers, France), à l'Université de Montréal et à l'Université du Québec à Montréal. Enseignante au primaire, au secondaire et en adaptation scolaire, elle s'est spécialisée par la suite en gestion mentale pour former des enseignants, des orthopédagogues, des orthophonistes et des conseillers pédagogiques. Elle travaille aussi auprès de parents pour optimiser chez eux le support qu'ils peuvent offrir à leurs enfants au moment des devoirs.
Par une bonne compréhension de la gestuelle mentale, non seulement plusieurs difficultés d’attention, de compréhension ou d’impulsivité peuvent être surmontées, mais chacun peut gagner à devenir plus performant quand il s'agit d'à prendre. Avec Projet de Sens inc., Diane Larivière met à la portée de tous des concepts précieux sur l’art d’apprendre.
Moi, Diane Larivière
Orthopédagogue de formation, pédagogue dans l’âme, j’ai enseigné au secondaire en classes de cheminements particuliers et au primaire, à des élèves rencontrant des dysphasies, des dyspraxies, en classes de langage. J’ai aussi enseigné en classes TED (troubles envahissants du développement) notamment auprès d’enfants autistes. J’ai été titulaire de groupes d’élèves avec des difficultés graves d’apprentissage. Depuis quelques années, je suis en charge du service d’orthopédagogie dans une école et j’interviens auprès d’élèves en classe régulière qui rencontrent des difficultés (préscolaire à 6e année). Je soutiens leurs enseignants et leurs parents. Avec la direction de l’école, je participe à l’élaboration de leur plan d’interventions.
Lors d’un congrès, j’ai assisté à une conférence d’Antoine de La Garanderie. Ce grand et vieux monsieur, pédagogue de renommée internationale, plutôt que de se demander pourquoi certains élèves ne réussissent pas ou ne sont pas motivés, avait passé sa vie à se questionner sur ce qui se passe dans la tête de ceux qui réussissent. J’étais clouée. Ses descriptions traduisaient exactement mon expérience personnelle, mon vécu de conscience qui apprend . De plus, il mettait des mots et apportait des réponses précises sur ce que j’avais longtemps cherché : mais qu’est-ce qu’on pourrait bien dire à cet élève pour qu’il apprenne mieux ? Évidemment, j’avais soif d’en savoir davantage.
J’ai suivi des formations auprès de Monsieur de La Garanderie. J’ai lu, annoté et relu ses nombreux livres. J’ai adopté cette manière d’aborder l’apprentissage dans mon enseignement, obtenant fréquemment des changements foudroyants dans les résultats d’élèves. Comme chef de groupe, j’ai cherché à sensibiliser mes collègues de travail. J’ai pratiquement toujours trouvé oreilles attentives et regards intéressés.
Je me suis questionnée sur les engrenages du système d’éducation. Dans les multiples comités sur lesquels j’ai siégé, j’ai saisi bien des « choses », mais je n’ai pas trouvé la voie pour diffuser cette « bonne nouvelle ». J’ai fondé une entreprise, j’ai mis de l’avant cette approche en consultation privée auprès d’apprenants de tous les âges. Je souhaite que davantage d’élèves profitent de cette approche. J’ai développé un curriculum de formation orienté sur la pratique et j’ai enseigné à différents intervenants du milieu scolaire (orthopédagogues, orthophonistes, conseillers pédagogiques).
J’ai donc lancé ce site Internet afin de partager ce que j’ai appris et mis en pratique, au bénéfice du plus grand nombre.
Apprendre, c’est accessible
La gestion mentale traite d’une question qui nous est tous familière : apprendre. Nous avons tous eu à apprendre. Par contre, comme il s’agit d’habitudes que nous contractons très jeunes, nous ne nous rendons pas bien compte de comment nous y parvenons.
Ces dernières années, on assiste à un « virage » en éducation au Québec, la réforme des programmes est majeure. Les apports théoriques y sont, à mon humble avis, des plus pertinents. «prendre conscience de sa gestuelle mentale permet de saisir que bien apprendre, ce n’est pas une question de trucs. C’est plutôt une manière de s’y prendre. Et ce n’est pas compliqué, au contraire cela relève généralement du sens commun, du « gros bon sens ». Disons plutôt que c’est complexe. Pour rendre compte de la réalité mentale, il faut aborder la complexité, car, après tout, on ne rencontre pas de machine ni de système plus complexe que le cerveau humain.
avec l’intention d’en dégager l’ordre qui s’y cache. »Comprendre et imaginer, p.81
J’admets toutefois m’être butée moi-même à l’étendue de l’œuvre de Monsieur de La Garanderie. M’imaginez-vous dire à des enseignants, à la fin d’une journée de sensibilisation : « Le sujet vous a intéressés… Lisez ces 23 livres et vous serez informés. » ? Posons plutôt la question autrement : Pourquoi si on ne l’entendait pas, lui, pourrait-on m’entendre, moi ? Me vient alors une analogie. Celui qui cherche à décrire une chose se place dans la position du peintre d’un paysage. L’œuvre peut donner l’impression d’une forêt en automne, d’un arbre. Elle peut représenter un arbre. Elle peut même transformer l’arbre. Mais peut-on peindre tous les arbres de la forêt, toutes les feuilles de tous les arbres ? Le peintre prendra des décisions, fera des concessions selon ce qu’il vise à produire comme effet.
Les gestes mentaux comme des arbres. Antoine de la Garanderie n’a pas peint les arbres. Il ne visait pas à dépasser la réalité, pas plus qu’à les transformer pour inventer. Il les a découverts et décrits, tel un frère Marie Victorin, il s’est efforcé de les répertorier, de dégager leurs caractéristiques respectives. Comme formatrice, je cherche à vulgariser sans trop fausser en mettant la loupe sur certaines parties de l’arbre…
J’ai élaboré mon curriculum de cours en gestuelle mentale avec le souci de former des praticiens. Je désire développer mon site avec ce même esprit de « rendre accessible ». Monsieur de La Garanderie a posé avec rigueur les jalons philosophiques de cette approche. Il en a défini avec précision les différents concepts. Il a décrit avec nuances les règles de la vie mentale.